Un Baudelaire flamand : la traduction des Fleurs du Mal par Bert Decorte (1946)

<jats:p>La première traduction néerlandaise complète des <jats:italic>Fleurs du Mal</jats:italic> est due au poète et traducteur flamand Bert Decorte (1915-2009). Publiée en 1946, la traduction <jats:italic>De bloemen van den booze</jats:italic> date de la seconde moitié des années 1930 et accompagne les débuts du jeune poète. La traduction se révèle remarquable par le travail sur la forme (mètre et rime) et le rythme. L’importance accordée au mètre induit des stratégies de traduction modulées en fonction des contraintes métriques. On observe, par ailleurs, des tr... Mehr ...

Verfasser: Macris, Spiros
Dokumenttyp: Compte-rendu et recension critique d'ouvrage
Erscheinungsdatum: 2018
Verlag/Hrsg.: Presses Universitaires de Montreal
Schlagwörter: Traduction & analyse poétique / néerlandais / métrique comparée / Baudelaire / domaine flamand / 20e siècle
Sprache: Französisch
Permalink: https://search.fid-benelux.de/Record/base-26787727
Datenquelle: BASE; Originalkatalog
Powered By: BASE
Link(s) : https://hdl.handle.net/20.500.12210/95641

<jats:p>La première traduction néerlandaise complète des <jats:italic>Fleurs du Mal</jats:italic> est due au poète et traducteur flamand Bert Decorte (1915-2009). Publiée en 1946, la traduction <jats:italic>De bloemen van den booze</jats:italic> date de la seconde moitié des années 1930 et accompagne les débuts du jeune poète. La traduction se révèle remarquable par le travail sur la forme (mètre et rime) et le rythme. L’importance accordée au mètre induit des stratégies de traduction modulées en fonction des contraintes métriques. On observe, par ailleurs, des transpositions qui relèvent de l’appropriation de sens.</jats:p> <jats:p>Cette appropriation met en évidence l’autre versant du processus créatif à l’oeuvre dans la traduction. Celle-ci dépend du développement des ressources de la langue et de la littérature néerlandaises dans une Belgique où les francophones, qui dominaient tous les aspects de la vie économique, politique, sociale et culturelle, ont maintenu jusqu’à la fin du <jats:sc>xix</jats:sc><jats:sup>e</jats:sup> siècle la vision d’un pays fondamentalement monolingue. La littérature flamande doit s’imposer en tant que littérature autonome face à son influente voisine, ce qui passe d’abord par un apport flamand à la littérature française (Verhaeren, Maeterlinck, etc.), puis par la conversion d’une inspiration française, où Baudelaire joue un rôle pivot, pour lui donner une expression flamande (Van Langendonck et K. van de Woestijne). Les relations littéraires avec les Pays-Bas suivent une évolution similaire. La traduction des <jats:italic>Fleurs du Mal</jats:italic>, comme l’oeuvre poétique de Decorte, est reçue en Flandre comme le prolongement moderne de cet effort d’émancipation. La traduction doit ses traits caractéristiques à cette relation étroite d’où elle fait émerger un Baudelaire réellement flamand.</jats:p> ; The first complete Dutch translation of Baudelaire’s Les fleurs du mal was written by the Flemish ...