Multilinguisme et multiculturalisme dans les traductions française et néerlandaise de « Zouleikha ouvre les yeux » de Gouzel Iakhina

Ces dernières années la littérature russe a assisté à une renaissance d’une production biculturelle, assurée par des auteurs issus des anciennes républiques soviétiques et écrivant en russe. Parmi ces textes, c’est indéniablement Zulejha otkryvaet glaza (« Zouleikha ouvre les yeux ») de la Tatare Gouzel Iakhina qui a eu le plus grand retentissement. Ce roman nous raconte la période de la dékoulakisation et des déplacements forcés (1930-1950) en Union soviétique à partir de la perspective d’une jeune paysanne tatare. Lors de son voyage vers la Sibérie, elle se lie d’amitié avec plusieurs ancien... Mehr ...

Verfasser: Lievois, Katrien
Bruffaerts, Natalia
Dokumenttyp: Artikel
Erscheinungsdatum: 2021
Verlag/Hrsg.: Editura Universităţii « Ştefan cel Mare » din Suceava
Schlagwörter: Roman russe / multilinguisme / traduction / Gouzel Iakhina / russe / néerlandais / français
Sprache: Französisch
Permalink: https://search.fid-benelux.de/Record/base-26787620
Datenquelle: BASE; Originalkatalog
Powered By: BASE
Link(s) : http://hdl.handle.net/2078.3/255322

Ces dernières années la littérature russe a assisté à une renaissance d’une production biculturelle, assurée par des auteurs issus des anciennes républiques soviétiques et écrivant en russe. Parmi ces textes, c’est indéniablement Zulejha otkryvaet glaza (« Zouleikha ouvre les yeux ») de la Tatare Gouzel Iakhina qui a eu le plus grand retentissement. Ce roman nous raconte la période de la dékoulakisation et des déplacements forcés (1930-1950) en Union soviétique à partir de la perspective d’une jeune paysanne tatare. Lors de son voyage vers la Sibérie, elle se lie d’amitié avec plusieurs anciens bourgeois et aristocrates de Leningrad. Ce qui relie la jeune paysanne analphabète et l’intelligentsia léningradoise, c’est leur multilinguisme. Le roman forme une véritable mosaïque culturelle et langagière, une caractéristique que les traducteurs doivent prendre en compte. Le cas soumis à l’analyse dans cette contribution concerne les passages multilingues dans les traductions néerlandaise et française de Zulejha otkryvaet glaza. Concrètement, nous avons identifié dans ce roman de plus de 500 pages 84 passages multilingues, qui concernent le tatar (58), le turc (1), l’arabe (7), le français (10), l’allemand (5), l’italien (1) et le latin (1). Gouzel Iakhina déploie dans l’original russe plusieurs stratégies pour expliquer les expressions en langue étrangère : le glossaire, la note en bas de page et la traduction intratextuelle… Les stratégies traductives de non-traduction des langues insérées, combinées à différentes formes de clarification déployées par l’auteur du texte source, varient selon les langues concernées. La version française pose une question traductive supplémentaire : langue insérée dans le texte source, le français devient langue principale en traduction. Comme il est de coutume, une note de bas de page indique : « En français dans le texte. Toutes les citations en français seront par la suite en italique et marquées d’un astérisque. »