La Belgique compte 6 enceintes rubanées, composées d'un fossé doublé d'une palissade et rythmées de plusieurs entrées parfois très bien défendues. Ces éléments impliquent une vocation défensive, sans que cela n'exclue d'autres motivations plus complexes à mettre en évidence. Bien qu'étant de dimensions variables, elles sont caractérisées par un profil en V et un tracé ovoïde, reproduit de site en site selon une méthode inconnue, qui ne répondent ni l'un ni l'autre à des nécessités fonctionnelles. Le fossé est, de plus, rapidement laissé à l'abandon malgré le soin extrême apporté à son creusement. Afin d'évaluer le degré de difficulté technique que représente ce type d'excavation, une expérimentation a été tentée, détaillée dans le présent article. Elle concerne à la fois la fabrication des outils de terrassier en bois similaires à ceux découverts sur le site allemand de Erkelenz - Kückhoven et le creusement d'un tronçon de fossé rectiligne de 5 m de long. l'issue de l'exercice, il apparaît clairement que les techniques et les outils néolithiques sont très efficaces et que, lors de la construction d'une enceinte, le creusement du fossé ne représentait pas la tâche la plus ardue, au contraire de l'érection de la palissade. Il est également clair que tels quels, ni le fossé, ni la levée de terre ne représentent un obstacle infranchissable. Par contre, une fois envahi par la végétation, ce qui se produit après 9 semaines d'abandon, le fossé devient un obstacle substantiel. Cependant, c'est surtout la palissade qui représentait l'élément défensif majeur, qu'elle soit intégrée à la levée de terre ou qu'elle ait été constituée d'un mur de torchis et clayonnage.