Dans l’entre-deux-guerres, la Belgique devient un pays d’immigration et se confronte à l’établissement d’étrangers sur son territoire national. Ce mémoire a pour principal objectif de déterminer quelle vision de l’immigration la presse francophone a pu donner à ses lecteurs entre 1920 et 1939 et dans quelle mesure celle-ci peut être considérée comme le reflet de l’opinion publique. L’étude s’appuie sur des articles sélectionnés dans Le Soir, La Libre Belgique, Le Peuple et la Dernière Heure et porte principalement sur les années 1930, 1933, et 1938-1939. L’analyse de ces années s’effectue en fonction des différentes grandes thématiques abordées par la presse. Celles-ci sont variées : économie, politique intérieure et législation, accords internationaux… Il est également question d’événements marquants comme l’affaire des enfants d’Herbesthal, l’arrivée du paquebot Saint-Louis, ou la Conférence d’Évian. Cette analyse démontre que la vision de l’immigration est faite de tensions : d’une part, la volonté de limiter l’accès au pays pour préserver la paix intérieure et éviter les dérèglements dans le domaine économique, et d’autre part, la volonté d’accueillir les réfugiés, les opprimés. La vision de l’immigration dans l’entre-deux-guerres se trouve en conséquence à mi-chemin entre répulsion et compassion. ; Master [120] en histoire, Université catholique de Louvain, 2017