Introduction : Le traumatisme crânien grave est un problème de santé publique de par sa morbi-mortalité et son impact socio-économique. Cette pathologie a, de plus, un pronostic qui est difficilement estimable à la phase initiale. Le clinicien dispose de divers dispositifs de monitorages invasifs ou non tels que la PIC, les dopplers transcrâniens (DTC), la tomodensitométrie ou encore la mesure du diamètre du nerf optique. Néanmoins, bien que ces dispositifs présentent un intérêt substantiel, l’évaluation précoce du pronostic du patient traumatisé crânien demeure imparfaite. Aussi, ceux-ci sont aujourd’hui utilisés de manière multimodale. L’examen de la réactivité pupillaire, quant à lui, reste une pierre angulaire de l’évaluation de ces patients. Le réflexe photomoteur peut être mesuré de manière plus précise grâce aux pupillomètres qui automatisent cet examen. La société Neuroptics a développé le Neurological Pupil Index (NPi) qui donne un score continu allant de 0 à 5 ; Une valeur de NPi strictement inférieure à 3 indique une activité pupillaire altérée. Le NPi est corrélé à une élévation de la PIC, au volume du saignement intracrânien et permet, via sa mesure à intervalles réguliers, la détection d’éventuelles complications. Son intérêt pronostique à la phase précoce a également été démontré après arrêt cardiaque récupéré. Objectifs : L’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’intérêt du NPi, lors de l’accueil d’un traumatisé crânien grave au déchocage, pour prédire l’intensité thérapeutique du traitement de l’hypertension intracrânienne lors de son hospitalisation en réanimation. Les objectifs secondaires sont l’évaluation de l’association entre NPi et la récupération neurologique, la mortalité, le DTC et les lésions scannographiques. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique internationale, réalisée au CHU de Grenoble et à l’hôpital d’Erasme (Bruxelles). Tous les traumatisés crâniens graves (Glasgow Coma < 8 et/ou score moteur ≤ 5) accueillis entre mai 2019 et ...