International audience ; La pandémie du COVID-19 a imposé de nombreux changements dans le secteur de l’action sociale en Wallonie (Belgique). Cela touche notamment les quatre axes de travail auprès des personnes en situation de sans-abrisme et de très grande précarité que sont l’accueil de jour, l’accueil de nuit, le travail de rue et l’urgence sociale. La mesure dite de « distanciation sociale » implique des adaptations qui sont majoritairement de quatre ordres sur la base des dispositifs documentés sur le site de l’AMA (Fédération des maisons d'accueil & des services d'aide aux sans-abris). Premièrement, le service social peut être réalisé à distance au moyen d’une permanence téléphonique. Deuxièmement, il peut être adapté au moyen d’une organisation par rendez-vous individuel avec les mesures de protection appropriées. Troisièmement, le service peut être délocalisé dans un lieu plus adapté à la mise en œuvre de la distanciation sociale. Enfin, une quatrième adaptation réside dans la fermeture du service, ce qui peut advenir pour des raisons très hétérogènes. L’articulation de ces quatre types d’adaptation a engendré des recompositions dans les publics des services, que ce soit en termes d’affluence comme en termes de profils. Du moins, c’est une impression constatée sur le terrain dans le cadre de la réalisation du travail social en période de COVID-19. Il s’agit ici d’objectiver la composition des publics afin de mettre en perspective cette impression du terrain. Nous nous focalisons ici sur le déplacement géographique d’un service situé à Charleroi, en l’occurrence d’un accueil de jour, dont le lieu historique ne permet pas de maintenir un accueil des personnes sans-abri et en très grande précarité sociale tout en respectant les règles de distanciation sociale. L’impression des professionnels de terrain quant au public est une augmentation de la fréquentation en raison de la pandémie. Il s’agit d’interroger cette représentation grâce aux données des fiches de présences, ainsi que d’en tirer des jalons ...