Les économies numérique, créative et circulaire font l’objet d’une attention accrue de la part des instances publiques européennes, nationale et régionales depuis plus d’une décennie déjà. Elles sont notamment identifiées par le Gouvernement wallon comme particulièrement porteuses pour le déploiement du territoire wallon. La question du territoire est centrale dans la recherche effectuée par le Lepur au sein de la Conférence Permanente du Développement Territorial. Afin d’adapter au mieux les politiques et stratégies d’encouragement de ces dynamiques, il convient notamment de prendre en compte leur comportement spatial et de rechercher leur affinité avec les typologies et les fonctions du territoire. En croisant une maille des différentes typologies territoriales wallonnes la répartition spatiale des trois économies, la recherche met en évidence non seulement les comportements spatiaux des entreprises actives dans ces dynamiques économiques émergentes, mais aussi les évolutions de ces comportements avec le temps. Davantage consommatrice de ressource foncière et génératrice de nuisances, l’économie circulaire tend à préférer les espaces historiquement industriels et les parcs d’activité économique. L’apport et l’écoulement massifs de matériaux expliquent aussi une localisation dans les parties du territoire les plus accessibles par la route. Le profil des entreprises circulaires apparaît en effet comme peu compatible avec le milieu urbain, bien que sur les dix dernières années, il se soit installé davantage d’entreprises circulaires en contexte urbain dense. Les deux autres dynamiques présentent un profil plus adapté aux régions urbaines, car davantage compatible, par la nature de leurs activités, avec cet environnement, et délaissant au contraire les territoires morphologiquement (très) ruraux. Toutefois, depuis une dizaine d’années, il est observé un peu plus d’installations d’entreprises créatives et numérique en milieu rural, là où existe toutefois une connexion internet suffisante. Plus finement, les ...