Objets, phares des musées canadiens
Ombre et lumière autour d’objets phares Dans les musées nord-américains comme ailleurs dans le monde certaines œuvres et objets se démarquent. On les désigne parfois comme des œuvres de référence ou des objets icône. Les visiteurs fréquentent les musées pour les voir ou les revoir. Objets de culte et objets fascinants, ils marquent profondément l’expérience de visite. Ce chantier de recherche mené à l’Université du Québec à Montréal s’inspire des travaux de Jacques Hainard sur les objets. Rappelons le constat que le conservateur du musée d’ethnographie de Neuchâtel formulait dans « Le musée ce... Mehr ...
Ombre et lumière autour d’objets phares Dans les musées nord-américains comme ailleurs dans le monde certaines œuvres et objets se démarquent. On les désigne parfois comme des œuvres de référence ou des objets icône. Les visiteurs fréquentent les musées pour les voir ou les revoir. Objets de culte et objets fascinants, ils marquent profondément l’expérience de visite. Ce chantier de recherche mené à l’Université du Québec à Montréal s’inspire des travaux de Jacques Hainard sur les objets. Rappelons le constat que le conservateur du musée d’ethnographie de Neuchâtel formulait dans « Le musée cette obsession » : l’objet n’est la vérité de rien de tout. Les objets muséaux ne sont souvent que des prétextes à raconter des histoires. En ce sens, bien des musées manipulent dans les expositions les objets en les détournant de leur sens ou tout simplement en les utilisant pour soutenir un discours qui n’a pas toujours à voir avec leur véritable signification. Il y a une dizaine d’années, je me suis penché sur un cas emblématique de la muséologie canadienne. L’étude de l’astrolabe de Champlain (1) a permis de comprendre que l’objet le plus important des collections canadiennes était probablement un faux. Pourtant, cet objet, perdu au XVIIe siècle et retrouvé l’année de la Confédération canadienne en 1867 et racheté par le gouvernement canadien en 1989 pour l’ouverture du nouveau Musée canadien des civilisations (Musée canadien de l’histoire depuis 2012), a permis de mettre en lumière comment un simple objet pouvait devenir fondamental dans la construction d’une identité nationale. À la suite de travaux exploratoires, j’ai proposé à un groupe d’étudiants de muséologie de poursuivre cette piste et d’identifier dans les musées québécois et canadiens les objets qui synthétisent en quelque sorte la mission du Musée et auxquels on accorde un statut particulier. C’est dans ce contexte qu’a pris forme ce corpus d’œuvres et d’objets phares. L’intérêt de ces articles réside dans le constat qui s’en dégage : les musées ne sont pas ...