Quelques moments d'une histoire de la propagande: la Roumanie aux epositions universelles ou internationals d'Anvers, Bruxelles, Liège et Gand, 1894-1935
L'étude porte sur la participation de la Roumanie aux expositions universelles et internationales d'Anvers (1894), Bruxelles (1897, 1935), Liège (1905) et Gand (1913). Dans ce contexte nous avons reconstitué une histoire des images de l'identité de propagande roumaine à partir des discours officiels et des données statistiques. Dès les expositions d'Anvers (1894) et de Bruxelles (1897), la Roumanie apparaissait comme un pays avec des performances notables dans les domaines du génie civil, de l'agriculture et de l'industrie ménagère traditionnelle. Avec l'exposition de Liège (1905), le discours... Mehr ...
L'étude porte sur la participation de la Roumanie aux expositions universelles et internationales d'Anvers (1894), Bruxelles (1897, 1935), Liège (1905) et Gand (1913). Dans ce contexte nous avons reconstitué une histoire des images de l'identité de propagande roumaine à partir des discours officiels et des données statistiques. Dès les expositions d'Anvers (1894) et de Bruxelles (1897), la Roumanie apparaissait comme un pays avec des performances notables dans les domaines du génie civil, de l'agriculture et de l'industrie ménagère traditionnelle. Avec l'exposition de Liège (1905), le discours de propagande de Bucarest acquérait de nouvelles significations par l'insistance avec la quelle étaient présentées les perspectives de l’industrie pétrolière en Roumanie. À Gand (1913), les officiels roumains ont, pour la première fois, présenté à leurs hôtes l'image d'une société en évolution. Le discours de propagande systématique de 1935, y ajouta toute une série de nuances liées à l'excellence de l'art roumain contemporain, à la valeur de l'art traditionnel, au pittoresque du paysage et à la diversification du secteur économique. Il est évident que l'image qui prenait ainsi forme était celle d'une "Belgique de l’Orient" - une image qui, en 1935, datait déjà de plus de quatre-vingts ans. Les affinités entre Belges et Roumains remontaient à plusieurs siècles, à en croire le Commissaire général de la Roumanie à l'exposition de Bruxelles (1935), qui insistait sur les destinées historiques de défenseurs de la foi chrétienne qu'avaient incarnées jadis Godefroy de Bouillon et Étienne le Grand. À cet argument vinrent s'ajouter les expériences semblables que les deux maisons souveraines, apparentées dès le XIXe siècle, vécurent pendant la Première Guerre mondiale, ou l'importance des relations culturelles, diplomatiques et économiques entre les deux pays - l'ensemble contribuant à constituer un imaginaire commun des Belges et des Roumains.