Le jeu est reconnu comme un phénomène universel. Cette activité a la particularité de n’avoir ni finalité ni objectif : le plaisir se trouve dans l’activité elle-même. C’est le processus qui importe et non le résultat. En cela, il s’oppose directement à d’autres activités, souvent définies comme plus essentielles. Considéré comme simple récréation, le jeu s’oppose au travail comme le futile au sérieux. Pourtant, depuis le début du XXe siècle, l’importance du jeu et son rôle structurant dans le développement de l’enfant ne font aucun doute pour les chercheurs. Dans ce travail, nous avons décidé de concentrer notre attention sur les enfants du cycle 5-8 ans. Cette période correspond au passage difficile mais obligé de l’enseignement maternel à l’enseignement primaire. Nous partons du postulat suivant : une réelle perte du jeu se fait ressentir dès l’entrée à l’école primaire, et s’intensifie au fil des étapes scolaires. Nous nous posons donc la question suivante : comment faire perdurer la pratique du jeu et ses bénéfices dans les cycles d’apprentissage de l’école fondamentale ? Notre interrogation se porte également sur la place accordée au théâtre dans les apprentissages. Nous l’envisageons ici comme une discipline artistique à part entière à faire découvrir aux enfants du cycle 5-8 ans. Avant cet âge, le jeu symbolique prend toute son ampleur. Les petits aiment imiter, « faire semblant », « faire comme si ». Petit à petit, le jeu symbolique est abandonné au profit du jeu social qui favorise l’interaction de l’enfant avec ses pairs. Dès lors, il nous a semblé intéressant d’entrevoir le jeu théâtral comme transition possible entre le jeu symbolique et le jeu social. Nous avons soif de découvrir une nouvelle approche, une nouvelle pédagogie impliquant directement l’enfant au niveau corporel et cognitif. Nous voudrions donner davantage de sens aux apprentissages et que les élèves y trouvent du plaisir. Nous souhaiterions également créer dans l’école un espace où l’enfant peut (s’)exprimer librement, où sa ...