La réforme de la Bourse de Bruxelles : « une impérieuse nécessité » ?
La refonte du paysage boursier belge des années 1980 est souvent présentée comme la résultante nécessaire de trois « tendances » dépassant une Belgique sommée de s’y adapter : la révolution technologique qui rendit plus mobile et donc plus exigeant le capital, la chute des institutions de Bretton Woods qui inaugura la compétition internationale entre centres financiers et la perspective européenne d’un marché unique à « l’horizon 1992 » qui allait menacer les acteurs financiers belges vivant sur leur « privilège national ». Cette lecture est doublement insatisfaisante.... Mehr ...
Verfasser: | |
---|---|
Dokumenttyp: | conferenceObject |
Erscheinungsdatum: | 2021 |
Schlagwörter: | Institution / Finance / Belgique / Histoire |
Sprache: | Französisch |
Permalink: | https://search.fid-benelux.de/Record/base-28913871 |
Datenquelle: | BASE; Originalkatalog |
Powered By: | BASE |
Link(s) : | http://hdl.handle.net/2078.1/244918 |
La refonte du paysage boursier belge des années 1980 est souvent présentée comme la résultante nécessaire de trois « tendances » dépassant une Belgique sommée de s’y adapter : la révolution technologique qui rendit plus mobile et donc plus exigeant le capital, la chute des institutions de Bretton Woods qui inaugura la compétition internationale entre centres financiers et la perspective européenne d’un marché unique à « l’horizon 1992 » qui allait menacer les acteurs financiers belges vivant sur leur « privilège national ». Cette lecture est doublement insatisfaisante. D’une part, elle réifie ces trois « forces » dont le pouvoir, apparemment autonome, est trop peu questionné1. D’autre part, elle invisibilise le processus politique qui donna forme aux nouvelles institutions boursières belges. Comment rendre compte, en effet, des différences de trajectoires entre des pays pourtant soumis aux mêmes « forces » ? Quel fut le rôle, dans la construction de cette réforme, des hommes politiques au pouvoir, des représentants des professions impliquées, des experts consultés ? Quelles idées ont pu convaincre ces acteurs du bienfondé – et pas seulement de la « nécessité » – de ce tournant néolibéral ? Ce sont ces questions que notre contribution se propose d’aborder.