Depuis plusieurs années, la littérature sur la migration dans les Etats sociaux européens s’intéresse au rôle des travailleuses migrantes s’occupant d’enfants ou de personnes âgées dans le processus de défamilialisation. Elles sont souvent présentées comme participant à l’étténuation des risques sociaux liés aux tâches de care des travailleur-s-e-s, mais leur propre situation de travailleuses migrantes du care est généralement exclue de l’analyse, rendant donc leurs propres enjeux de défamilialisation invisibles. Au départ de l’expérience des personnes migrantes issues de pays non-Européens venues en Europe – et en particulier en Belgique- pour travailler dans le care , notre objectif est d’examiner la défamilialisation sous l’angle de deux littératures jusque là séparées: la littérature sur le care transnational et celle sur le potentiel d’émancipation, pour les femmes, des Etats Providence.