D’une politique institutionnelle aux destins individuels : le temps long de l’épuration des gendarmeries après la Seconde Guerre mondiale (Belgique, France, Pays-Bas)
Puisqu’ils sont restés en territoires occupés durant la Seconde Guerre mondiale, aux ordres d’autorités collaboratrices et des autorités allemandes, les gendarmes sont, en Europe de l’Ouest, soumis à des procédures épuratoires. Celles-ci ont pour but de définir, a posteriori, les comportements légitimes et de réaffirmer les valeurs professionnelles, sociales ou patriotiques attendues des soldats de la loi. Couplé à des procédures judiciaires, ce moment constitue un moment de crise au sein d’institutions désorganisées. L’épuration remet en cause les valeurs constitutives... Mehr ...
Verfasser: | |
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Dokumenttyp: | conferenceObject |
Erscheinungsdatum: | 2013 |
Sprache: | Französisch |
Permalink: | https://search.fid-benelux.de/Record/base-28913239 |
Datenquelle: | BASE; Originalkatalog |
Powered By: | BASE |
Link(s) : | http://hdl.handle.net/2078.1/129409 |
Puisqu’ils sont restés en territoires occupés durant la Seconde Guerre mondiale, aux ordres d’autorités collaboratrices et des autorités allemandes, les gendarmes sont, en Europe de l’Ouest, soumis à des procédures épuratoires. Celles-ci ont pour but de définir, a posteriori, les comportements légitimes et de réaffirmer les valeurs professionnelles, sociales ou patriotiques attendues des soldats de la loi. Couplé à des procédures judiciaires, ce moment constitue un moment de crise au sein d’institutions désorganisées. L’épuration remet en cause les valeurs constitutives des institutions de police et attaque leurs membres dans leurs certitudes. Massives, les procédures ouvertes traversent l’ensemble des unités et des hiérarchies, témoignant du déficit de légitimité dont elles jouissent dans les sociétés libérées. L’instruction des affaires, puis les sanctions prononcées par les commissions et les autorités politiques nuancent quelque peu le processus. La séquence épuratoire est longue, puisque menant ses premières étapes (la sanction initiale) jusqu’en 1947-1948 au moins. Une seconde vague d’épuration tend ensuite à multiplier les procédures d’appel, l’adaptation des sanctions ou le nouvel examen des dossiers instruits, notamment pour réintégrer ou définitivement exclure les personnels. Dans une perspective transnationale, l’appréhension des réalités épuratoires au prisme de trois terrains d’observation (les gendarmeries belge, française et la Koninklijke Marechaussee néerlandaise) éclaire les facteurs nationaux (expériences d’occupation, nature du pouvoir en territoires libérés, tradition politique et administrative,…) et professionnels, propres à ce corps particulier – force nationale et militaire de police, en charge de missions prévôtales, de police administrative et judiciaire – dans un contexte inédit. L’épuration interne des gendarmeries, dans ses deux temps, est au carrefour d’une tradition disciplinaire militaire, des ...