A quoi servent les enquêtes PISA ? Réflexions sur le cas de la Belgique francophone
Cette contribution examine la manière dont les enquêtes PISA ont été reçues et utilisées dans le contexte de la Belgique francophone. La structure de notre analyse est simple : il s’agit d’étudier la rencontre entre un instrument, dépositaire de certaines propriétés, et un contexte, marqué lui aussi par certaines particularités forgées au cours de l’histoire. Après avoir souligné les particularités historiques du contexte politique consociatif belge et la place relativement modeste qu’y occupent traditionnellement les connaissances lors de la construction de politiques... Mehr ...
Verfasser: | |
---|---|
Dokumenttyp: | Artikel |
Erscheinungsdatum: | 2011 |
Verlag/Hrsg.: |
Presses Universitaires du Mirail
|
Schlagwörter: | PISA |
Sprache: | Französisch |
Permalink: | https://search.fid-benelux.de/Record/base-28910640 |
Datenquelle: | BASE; Originalkatalog |
Powered By: | BASE |
Link(s) : | http://hdl.handle.net/2078.1/71169 |
Cette contribution examine la manière dont les enquêtes PISA ont été reçues et utilisées dans le contexte de la Belgique francophone. La structure de notre analyse est simple : il s’agit d’étudier la rencontre entre un instrument, dépositaire de certaines propriétés, et un contexte, marqué lui aussi par certaines particularités forgées au cours de l’histoire. Après avoir souligné les particularités historiques du contexte politique consociatif belge et la place relativement modeste qu’y occupent traditionnellement les connaissances lors de la construction de politiques publiques (Mangez 2009, 2010), nous nous concentrons sur l’instrument PISA. De quel genre d’outil s’agit-il ? S’apparente-t-il plutôt aux dispositifs de l’Etat évaluateur : s’agit-il d’un instrument d’aide à la décision ? Ou bien fait-il partie des instruments relatifs à l’exigence d’accountability telle que comprise par Rosanvallon (2006) ? Peut-on l’analyser comme un outil de régulation douce ? Nous confrontons chacune de ces propositions à nos observations empiriques. Contrairement au discours officiel qui présente PISA comme un instrument d’aide à la décision, nos conclusions indiquent que l’outil, dans le contexte belge francophone, tend plutôt à fonctionner comme un instrument de surveillance, qui renforce la pression exercée par le quasi-marché des usagers en direction des acteurs (publics et privés) de l’enseignement. Selon cette analyse, l’Etat n’est pas (uniquement) un Etat évaluateur : il est aussi un Etat évalué, classé et comparé à d’autres pourvoyeurs de services éducatifs, belges ou étrangers. L’analyse conduit alors à mobiliser un concept, celui de « tiers évaluateur » (Rosanvallon 2006), susceptible d’enrichir et d’affiner l’analyse du rôle des connaissances dans les politiques publiques.