La pratique théâtrale universitaire, s’inscrivant dans les trois missions décrétales des universités belges francophones – recherche, enseignement, et service à la communauté – répond à un enjeu esthétique en tant que pratique artistique et à un enjeu éducatif en tant que pratique scénique d’une collectivité ouverte sur le monde. Si l’histoire de l’influence du théâtre universitaire sur le renouvellement de l’esthétique est bien connue, avec, notamment en France, les mises en scène du Groupe de Théâtre Antique de la Sorbonne ou du Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine, celle de son influence dans le domaine de la transmission du savoir théâtral n’est que très rarement envisagée. Nous nous proposons donc, en nous appuyant sur l’histoire de deux théâtres universitaires belges emblématiques de la deuxième moitié du XXe Siècle, le Jeune Théâtre de l’Université Libre de Bruxelles et le Théâtre Universitaire Royal de Liège, d’expliquer comment les modes de production et de création du milieu universitaire furent à l’origine d’innovations importantes dans le domaine des études théâtrales de l’époque.