Panorama des musées d’ethnographie aux Pays-Bas

La création de la Compagnie des Indes néerlandaises en 1602 donna l’occasion à d’innombrables voyageurs de parcourir le monde et d’acquérir des objets de contrées lointaines qui prirent place dans des cabinets de curiosités dont le plus célèbre est celui du médecin Bernhard Paladanus (1550-1633) à Enkhuizen aux Pays-Bas. Basés dans un premier temps dans des comptoirs, des explorateurs téméraires prirent l’initiative, soutenus par l’Etat néerlandais, de s’engager en profondeur dans les terres afin de poursuivre la conquête. Les Néerlandais constituèrent ainsi un vaste empire colonial, le troisi... Mehr ...

Verfasser: Beaufils, Thomas
Dokumenttyp: bookPart
Erscheinungsdatum: 2018
Verlag/Hrsg.: Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion
Schlagwörter: arts premiers / musées / Europe / Europe du Nord-Ouest / Belgique / France / Pays-Bas / Art / History / HIS010000 / HBJD
Sprache: Französisch
Permalink: https://search.fid-benelux.de/Record/base-28902684
Datenquelle: BASE; Originalkatalog
Powered By: BASE
Link(s) : http://books.openedition.org/irhis/3272

La création de la Compagnie des Indes néerlandaises en 1602 donna l’occasion à d’innombrables voyageurs de parcourir le monde et d’acquérir des objets de contrées lointaines qui prirent place dans des cabinets de curiosités dont le plus célèbre est celui du médecin Bernhard Paladanus (1550-1633) à Enkhuizen aux Pays-Bas. Basés dans un premier temps dans des comptoirs, des explorateurs téméraires prirent l’initiative, soutenus par l’Etat néerlandais, de s’engager en profondeur dans les terres afin de poursuivre la conquête. Les Néerlandais constituèrent ainsi un vaste empire colonial, le troisième au monde après les Britanniques et les Français, formé essentiellement des Indes néerlandaises, du Surinam et des Antilles néerlandaises. La prise de possession militaire de ces espaces donna naissance à des colonies où des missionnaires protestants et catholiques se firent fort de convertir les « indigènes ». De nombreux objets rituels furent détruits afin de dissuader les populations locales de pratiquer leurs croyances. D’autres furent au contraire collectés avec passion par des particuliers, des médecins, des militaires et des évangélisateurs qui les acquirent de manières diverses (butins de guerre, cadeaux, achats). Les premiers objets collectionnés sans mesure furent ceux provenant de Chine et du Japon où les Néerlandais possédaient des comptoirs. Puis ce fut au tour des objets indonésiens de connaître un véritable engouement. L’accroissement considérable du volume de ces objets et leur accumulation disparate poussèrent les savants à réfléchir à un classement méthodique pour inventoriser et organiser ces collections. L’entreposage épars de centaines de milliers d’objets constitua tout au long du 19e siècle et du 20e siècle un problème complexe et épineux qui entraîna différents mouvements des collections dans de multiples lieux de stockage pas toujours adaptés. Malgré la frilosité des milieux politiques et économiques, plusieurs musées d’ethnographie virent le jour en particulier à Amsterdam, Leyde et Rotterdam. ...