Veulent-ils encore une carte de presse ? Les jeunes journalistes de Belgique francophone

Cet article questionne les formes identitaires développées par les jeunes journalistes belges lorsque se pose à eux la question de la possession de la carte de presse. La méthodologie s’appuie sur une étude descriptive du profil professionnel des jeunes journalistes et sur des entretiens non directifs menés auprès de journalistes, encartés ou non, ayant moins de cinq ans d’ancienneté. Il apparaît qu’une part importante d’entre eux ne répond plus, et ce durant une période de plus en plus longue, aux critères stricts d’obtention de la carte de presse tels que définis par les autorités belges. La... Mehr ...

Verfasser: Olivier Standaert
Benoît Grevisse
Dokumenttyp: Artikel
Erscheinungsdatum: 2013
Reihe/Periodikum: Sur le Journalisme, Vol 2, Iss 2, Pp 52-63 (2013)
Verlag/Hrsg.: Université Libre de Bruxelles
Schlagwörter: jeunes journalistes / légitimation / identité professionnelle / précarité / carte de presse / Journalism. The periodical press / etc / PN4699-5650
Sprache: Englisch
Spanish
Französisch
Portuguese
Permalink: https://search.fid-benelux.de/Record/base-28899990
Datenquelle: BASE; Originalkatalog
Powered By: BASE
Link(s) : https://doaj.org/article/0eae4bc080b747ed9d23068f229c5c17

Cet article questionne les formes identitaires développées par les jeunes journalistes belges lorsque se pose à eux la question de la possession de la carte de presse. La méthodologie s’appuie sur une étude descriptive du profil professionnel des jeunes journalistes et sur des entretiens non directifs menés auprès de journalistes, encartés ou non, ayant moins de cinq ans d’ancienneté. Il apparaît qu’une part importante d’entre eux ne répond plus, et ce durant une période de plus en plus longue, aux critères stricts d’obtention de la carte de presse tels que définis par les autorités belges. La carte de presse est par conséquent souvent sollicitée après l’insertion effective sur le marché du travail. Ceci peut s’expliquer par la précarisation des conditions d’insertion dans le groupe professionnel des journalistes. La montée de la précarisation au sein des médias d’information générale est une des hypothèses explicatives du décalage fréquemment constaté entre les formes identitaires traditionnelles, attachées à la carte de presse, et celles des jeunes journalistes, dominées par la figure de l’individu précaire, flexible et substituable en dépit d’une vocation affichée. Les entretiens mettent cependant en évidence un discours ambivalent où une rhétorique d’indifférence, de questionnement, voire de rejet par rapport à tout document se donnant un pouvoir d’authentifier qui est journaliste et qui ne l’est pas, côtoie un discours de conciliation et d’adhésion, mettant en avant la force symbolique de cette carte et la forme d’aboutissement identitaire que sa délivrance continue d’incarner. Il est significatif de noter que les instances d’agréation adaptent leurs pratiques, plus que leurs discours, à ces nouvelles situations professionnelles et aux identités qui en découlent : la délivrance de la carte de presse se fait de plus en plus au cas par cas, et avec une certaine souplesse par rapport aux critères légaux tels que le profil de l’employeur, le montant des revenus et l’exercice du métier à temps plein. This paper ...