Les historiens des lettres belges sont-ils aveugles au genre ?

Si l’on s’accorde généralement pour faire débuter l’histoire des lettres belges de langue française avec la naissance de la Belgique (1830), la place qui est réservée aux femmes, en particulier aux romancières, est bien mince et les préjugés à leur égard sont inhibiteurs. La création d’une Académie, a priori progressiste (1920), la participation de femmes à l’élaboration de cette histoire, les bonnes volontés, rien n’y change. Il faut attendre 1980 pour que la critique commence à se débarrasser des handicaps qui pesaient sur les lettres, belges d’abord, féminines ensuite. Les auteures issues d... Mehr ...

Verfasser: Gravet, Catherine
Dokumenttyp: Artikel
Erscheinungsdatum: 2012
Verlag/Hrsg.: Presses universitaires de Lorraine
Schlagwörter: histoire littéraire / littérature belge de langue française / femmes / romancières / genre / literary history / francophone Belgian literature / women / female novelists / gender
Sprache: Französisch
Permalink: https://search.fid-benelux.de/Record/base-28888380
Datenquelle: BASE; Originalkatalog
Powered By: BASE
Link(s) : http://questionsdecommunication.revues.org/559

Si l’on s’accorde généralement pour faire débuter l’histoire des lettres belges de langue française avec la naissance de la Belgique (1830), la place qui est réservée aux femmes, en particulier aux romancières, est bien mince et les préjugés à leur égard sont inhibiteurs. La création d’une Académie, a priori progressiste (1920), la participation de femmes à l’élaboration de cette histoire, les bonnes volontés, rien n’y change. Il faut attendre 1980 pour que la critique commence à se débarrasser des handicaps qui pesaient sur les lettres, belges d’abord, féminines ensuite. Les auteures issues de l’immigration ont une place inattendue dans le corpus, mais les chercheurs devraient peut-être fournir une nouvelle échelle de valeurs pour évaluer le littéraire à l’aune de la féminisation, de la mondialisation et des nouvelles technologies. ; Belgian literature in French is considered to begin in 1830 when the country itself was born. Yet, the place of female authors in its history is very limited and prejudices remain counterproductive. Despite the creation of an Academy (1920) which at first sight might have been considered progressive, women’s contribution to the history of Belgian literature, or even the goodwill of many critics or authors, hardly anything changed at all. In 1980 things began to change, as critics finally got rid of old-time prejudices in terms of literature, not only Belgian but also more specifically, by female novelists. Second-generation immigrant female novelists have an unexpected place in this new history but researchers should maybe look for a new scale of values in order to assess new literature according to feminization, globalization and new technologies.