peer reviewed ; Scholars have often highlighted the legacy of Rosa Luxemburg in Hannah Arendt's thought, particularly with regard to Arendt's work about imperialism. Yet in the latter, Arendt mentions Luxemburg's work very little. My hypothesis is that one can understand Luxemburg's legacy in Arendt's "Imperialism" by reading this text in the light of Arendt’s anthropological theses in "The Human Condition". I suggest that in "The Human Condition", Arendt theorized the problem of the "primitive accumulation of capital" on the basis of Luxemburg's thought, but she displaced it from an economical perspective to an anthropological and political one. On this basis, I argue that Arendt’s theses about the nation-state can only be completely understood in the light of her work about the 19th century imperialism. ; On souligne souvent l'héritage de la pensée de Rosa Luxemburg dans l'oeuvre de Hannah Arendt, en particulier en ce qui concerne les thèses de cette dernière à propos de l'impérialisme. Pourtant, dans son ouvrage homonyme, Arendt ne cite et ne commente que très peu le travail de Luxemburg. Cet article vise à éclairer l'héritage luxemburgien dans "L'Impérialisme" d'Arendt à la lumière des thèses qu'Arendt avance dans "La condition de l'homme moderne". Je fais l'hypothèse qu'Arendt a théorisé le problème de "l'accumulation primitive du capital" sur base des thèses de luxemburgiennes, qu'elle a reprises dans une perspective anthropologique et politique. À partir d'une telle compréhension de la pensée arendtienne de l'impérialisme, je propose de revisiter les analyses que l'autrice a consacrées à la formation et à l'histoire des États-nations européens.