La sécularisation croissante de lâ€Europe demeure en fait hétérogène et parfois paradoxale. Les politiques de diversité et de non-discrimination y trouvent un test souvent redoutable pour leur cohérence. Aux divergences nationales sâ€adjoignent non seulement la diversité des jurisprudences de lâ€Union européenne et du Conseil de lâ€Europe, mais aussi des déphasages intercontinentaux qui ne manquent pas dâ€influencer bon nombre dâ€acteurs européens. Le phénomène de globalisation du droit vient progressivement déstabiliser les mécaniques classiques des systèmes européens et donner des traits nouveaux à leur intégration quant à la gestion de la diversité religieuse. Un des épicentres des dilemmes en cours tient au niveau dâ€affirmation et de garantie du pluralisme des valeurs dans une démocratie. Dans une gouvernance multiniveau, jusquâ€où faut-il privatiser les équilibres entre politiques de diversité et de non-discrimination? Ces équilibres se gèrent-ils à lâ€Ã©chelle locale, régionale, nationale, européenne? La présente contribution entend mesurer et discuter, à partir de lâ€activité des tribunaux européens, comment cette complexité de niveaux est prise en compte pour réguler la diversité religieuse et convictionnelle.