Les Barbelés de la vangeance ? : Prisonniers de guerre allemands en Belgique

Situé près de Mons, Erbisoeul est un paisible petit village hennuyer. Nulle trace apparente d'un passé mouvementé. C'est pourtant ce village qui abrita l'un des plus grands camps d'internement de prisonniers allemands en Belgique. Créé par l'armée américaine en avril 1945, ce camp est repris par l'État belge quelques mois plus tard et devient la plaque tournante d'un système pénitentiaire mis au service de la relance économique d'une Belgique sortie exsangue. Sur les 64 000 prisonniers de guerre allemands obtenus par la Belgique auprès des Alliés, 52 000 passent par Erbisoeul. Le... Mehr ...

Verfasser: Muller, Pierre
Dokumenttyp: Buch
Erscheinungsdatum: 2019
Verlag/Hrsg.: Weyrich
Schlagwörter: Prisonniers de guerre / Allemands / Seconde Guerre mondiale / Camps / Erbisoeul / POW / PGA / Détention / Charbonnages / Relations civils-militaires
Sprache: Französisch
Permalink: https://search.fid-benelux.de/Record/base-28512174
Datenquelle: BASE; Originalkatalog
Powered By: BASE
Link(s) : http://hdl.handle.net/2078.1/228866

Situé près de Mons, Erbisoeul est un paisible petit village hennuyer. Nulle trace apparente d'un passé mouvementé. C'est pourtant ce village qui abrita l'un des plus grands camps d'internement de prisonniers allemands en Belgique. Créé par l'armée américaine en avril 1945, ce camp est repris par l'État belge quelques mois plus tard et devient la plaque tournante d'un système pénitentiaire mis au service de la relance économique d'une Belgique sortie exsangue. Sur les 64 000 prisonniers de guerre allemands obtenus par la Belgique auprès des Alliés, 52 000 passent par Erbisoeul. Le but du gouvernement Van Acker est de gagner la « bataille du charbon » en utilisant ces dizaines de milliers de prisonniers dans les mines du Limbourg, de Liège et du Hainaut. D'autres, inaptes aux travaux miniers, travailleront dans les forêts ardennaises, dans les fermes, ou encore au déminage de la côte belge et des champs de bataille ardennais. Certes, l'utilisation de prisonniers de guerre pour effectuer de travaux dangereux est une infraction au droit international. Mais, au regard des horreurs commises par l'Allemagne nazie, cela n'émeut personne. Si les conditions de vie dans les camps belges sont au départ pénibles (logements sous tente, ration alimentaire insuffisante, etc.), elles s'améliorent rapidement grâce à l'action des militaires belges, qui, loin de se venger, défendent parfois leurs prisonniers face à des patrons peu scrupuleux. Cependant, le moral des prisonniers de guerre allemands n'est pas au beau fixe suite aux mauvaises nouvelles d'Allemagne, aux promesses de libération non tenues, et à leur enfermement prolongé. Les rapports entre ces prisonniers et la population belge évoluent rapidement. La haine des premiers mois laisse la place à des contacts humains personnalisés, à la fraternité des mineurs sous terre ou à l'amitié de certains fermiers. De nombreux prisonniers garderont d'ailleurs des contacts avec les familles belges rencontrées à l'époque.