L’émergence de la conscience francophone au Congo-Kinshasa

La place de la RDC dans la francophonie internationale aujourd’hui est l’abou-tissement d’un processus historique aléatoire allant de retentissants échos, à Léopoldville, du discours de Brazzaville du général De Gaulle, à l’imaginaire congolais nourri par l’aura senghorienne des années 60, en passant par l’attitude contreproductive du système colonial belge.Le refus de l’administration coloniale belge de généraliser l’enseignement du français au Congo contraste, en la matière, avec « l’humanisme » et « la générosité culturelle » du système colonial français. La France a en effet encouragé le d... Mehr ...

Verfasser: Kasende, Jean-Christophe L. A.
Dokumenttyp: Artikel
Erscheinungsdatum: 2010
Verlag/Hrsg.: Société Internationale pour l’Histoire du Français Langue Étrangère ou Seconde‎
Schlagwörter: French-speaking conscience / french-speaking country / Congo-Kinshasa or Belgian Congo / French as the sole official language / the language of education and public administration / conscience francophone / francophonie / Congo-Kinshasa ou Congo belge / français langue officielle et langue de l’enseignement et de l’administration
Sprache: Französisch
Permalink: https://search.fid-benelux.de/Record/base-28501452
Datenquelle: BASE; Originalkatalog
Powered By: BASE
Link(s) : http://dhfles.revues.org/441

La place de la RDC dans la francophonie internationale aujourd’hui est l’abou-tissement d’un processus historique aléatoire allant de retentissants échos, à Léopoldville, du discours de Brazzaville du général De Gaulle, à l’imaginaire congolais nourri par l’aura senghorienne des années 60, en passant par l’attitude contreproductive du système colonial belge.Le refus de l’administration coloniale belge de généraliser l’enseignement du français au Congo contraste, en la matière, avec « l’humanisme » et « la générosité culturelle » du système colonial français. La France a en effet encouragé le développement de l’enseignement dans ses territoires d’outre-mer jusqu’à faire de Senghor le premier Africain noir professeur de français en France. La prise de conscience par l’élite congolaise de son retard par rapport à ses homologues des colonies françaises est le fondement de « l’émergence du domaine et du monde francophones » en RDC. Ainsi donc, bien que le Congo-Léopoldville soit devenu francophone grâce à la colonisation belge, la Belgique est plutôt accusée de n’avoir facilité ni l’acquisition du français ni sa maîtrise par les autochtones.Cette conscience collective du refus de la Belgique d’ouvrir sa colonie au monde extérieur justifie, semble-t-il, l’adoption par les Congolais de la RDC du français parisien. En effet, au Congo-Kinshasa on dit « soixante-dix » et « quatre-vingt-dix » au lieu de « septante » et « nonante » comme en Belgique. Il faut reconnaître enfin qu’outre tous ces aléas historiques, avec ses quelques centaines des langues ethniques, toutes fonctionnelles, la RDC, aujourd’hui premier pays francophone du monde en nombre d’habitants, semblait avoir son destin profondément enraciné dans la francophonie : langue officielle, mais aussi langue de l’enseignement et de l’administration publique, le français y est surtout la langue de cohésion nationale. ; The status of DRC in the international French-speaking world today is the culmination of an unpredictable historical process based on the three ...