Figé par le code forestier en 2008, le principe même d’un équilibre prédéfini entre essences feuillues et résineuses composant la forêt wallonne est aujourd’hui remis en question par l’analyse des données des inventaires forestiers et suite aux réflexion sur l’adaptation des forêts aux changements globaux. La combinaison des données de l’Inventaire Permanent des Ressources Forestières de Wallonie (IPRFW) avec une nouvelle carte des essences (GxABT) a permis de décrire l’évolution de l’équilibre feuillus/résineux entre 1980 et 2021. À l’échelle de la forêt wallonne, la proportion des peuplements résineux a significativement diminué de 50 à 43 %. Tout porte à croire que la diminution devrait se poursuivre et atteindre les 42 % dans un avenir proche, dépassant ainsi la marge de tolérance des 5 % fixée par le code forestier de 2008 (au départ de 47 %). Cette diminution est cependant moins forte sur le plateau ardennais et lorsque l’adéquation stationnelle est optimale. Au vu des changements globaux en cours et à venir, et des incertitudes grandissantes quant aux essences de production actuelles, notamment résineuses, il semble inopportun de baser la politique forestière future sur un équilibre prédéfini à maintenir ou à atteindre, d’autant plus que la forêt wallonne se diversifie, mettant en cause la simple dichotomie des peuplements feuillus/résineux.