Le présent travail est le résultat d’une étude anthropologique menée au Grand-Duché du Luxembourg entre 2017 et 2022 qui a comme objet toute une série de pratiques ritualisées, couramment désignées par le terme générique de « néo-chamanisme ». La question centrale est de savoir pourquoi des gens de tous horizons, majoritairement éduqués dans la tradition chrétienne catholique, ont brisé avec leur habitus religieux et ont choisi de se livrer à des rites issus de traditions religieuses orientales et amérindiennes. Dans la mesure où les pratiquants privilégient les cérémonies menées en groupe, dans la mesure où s’établit une dynamique particulière à l’intérieur du groupe de participants, il y a lieu de supposer que les pratiques concernent avant tout le rapport à l’autre. Il m’importe alors d’analyser la façon dont le rite, en tant qu’instrument de renégociation relationnelle, parvient à fournir aux participants un « supplément d’âme » et à rétablir un équilibre que les pratiquants jugent perdu. Influant sur le cosmos des pratiquants, le rite agit en sorte que, pendant la durée d’une cérémonie (et bien au- delà), le monde, tel qu’il est, ressemble davantage à ce qu’il devrait être. Considérant d’une part l’importance attribuée à la ritualité des conduites qui visent à renégocier le vivre-ensemble, mais considérant d’autre part aussi l’éventail assez hétérogène des représentations cosmologiques impliquées, je souhaite centrer mon hypothèse de travail sur cette « charnière » entre le rite et le cosmos des pratiquants :comment le rite parvient-il à consoler et à intégrer des conceptions cosmologiques discordantes, parfois même contradictoires ? ; Doctorat en Sciences politiques et sociales ; info:eu-repo/semantics/nonPublished