Origine et mémoire du Grand-Duché de Luxembourg

Dans l’Europe des États indépendants du XIXe siècle, le Grand-Duché de Luxembourg constitue un cas particulier dans le domaine des archives. De 1815 à 1914, il n’y existe pas de service d’archives nationales.Pourtant, l’État grand-ducal, mis en place en 1839, a hérité de fonds importants, rassemblés dans la capitale par les autorités révolutionnaires puis impériales françaises lors de la période de l’annexion. Dans un premier temps, de 1815 à 1839, paraît se dessiner une évolution conduisant à la transformation du bureau des Archives de l’ancienne préfecture du département des Forêts en un dép... Mehr ...

Verfasser: Laux, Frédéric
Dokumenttyp: bookPart
Erscheinungsdatum: 2018
Verlag/Hrsg.: Publications de l’École nationale des chartes
Schlagwörter: nation / Europe / archive / État / XIXe siècle / History / HIS000000 / HB
Sprache: Französisch
Permalink: https://search.fid-benelux.de/Record/base-27518676
Datenquelle: BASE; Originalkatalog
Powered By: BASE
Link(s) : http://books.openedition.org/enc/668

Dans l’Europe des États indépendants du XIXe siècle, le Grand-Duché de Luxembourg constitue un cas particulier dans le domaine des archives. De 1815 à 1914, il n’y existe pas de service d’archives nationales.Pourtant, l’État grand-ducal, mis en place en 1839, a hérité de fonds importants, rassemblés dans la capitale par les autorités révolutionnaires puis impériales françaises lors de la période de l’annexion. Dans un premier temps, de 1815 à 1839, paraît se dessiner une évolution conduisant à la transformation du bureau des Archives de l’ancienne préfecture du département des Forêts en un dépôt d’archives provincial. Le grand-duché n’est en effet qu’un État fictif, son souverain, le roi des Pays-Bas, l’administrant comme la dix-huitième province de son royaume.Les répercussions de la révolution belge sur le grand-duché sont fondamentales : amputé des trois-quarts de son territoire, le pays accède bien malgré lui à une autonomie de plus en plus complète. Le nouvel État transforme le bureau des Archives en un service des Archives du gouvernement. Dès lors et jusqu’en 1958, les archives, y compris les chartes médiévales, sont considérées comme des archives administratives indispensables au fonctionnement quotidien du gouvernement.Pourtant, dès la fin des années 1830, une poignée de notables, amateurs d’histoire, demandent la création d’un dépôt d’archives historiques à l’image de ceux qui se créent à l’étranger. Ils ont compris que la survie de leur pays passe par la naissance d’un sentiment patriotique, voire d’une conscience nationale. La constitution d’une communauté de destin plonge ses racines dans la connaissance du passé.Partageant cette conception, les souverains encouragent les initiatives en ce sens. Des obstacles pèsent toutefois : dans ce pays peu peuplé, pauvre jusqu’à sa révolution industrielle dans les années 1880, l’appareil étatique est réduit à sa plus simple expression, les recettes du Trésor sont bien minces. Le système retenu intègre ces impératifs et donne finalement satisfaction à tous. S’il ...