Une analyse de la démultiplication des éthos dit et montré dans le discours du Bourget de François Hollande raconté par Laurent Binet

Cet article analyse le discours du Bourget de François Hollande en 2012, qui marque l’ouverture de sa campagne présidentielle après sa victoire aux primaires, tel qu’il est scénarisé par Laurent Binet dans son récit de campagne, Rien ne se passe comme prévu. Il fait l’hypothèse que dans des textes – e.g. des récits, des articles de presse, etc. – dans lesquels on analyse l’éthos des acteurs de l’énoncé, et non celui de leur auteur, si le discours direct est en principe le vecteur principal de l’éthos, sa scénarisation dans le cadre d’un discours englobant (e.g. un récit) affecte considérableme... Mehr ...

Verfasser: RABATEL, Alain
Dokumenttyp: Artikel
Erscheinungsdatum: 2020
Verlag/Hrsg.: Laboratoire d’Études et de Recherche sur le Monde Anglophone
Schlagwörter: discours représenté direct manipulé / co-construction de l’éthos / éthos dit / éthos montré / éthos prédiscursif / prise en charge / quasi-prise en charge am fantasma par connivence / co-énonciation / sur-énonciation / responsabilité énonciative / represented manipulated direct speech / co-construction of ethos / said ethos / shown ethos / pre-discursive ethos / commitment / partial commitment am phantasma by connivance / co-enunciation / over-enunciation / enunciative responsibility
Sprache: Französisch
Permalink: https://search.fid-benelux.de/Record/base-27492800
Datenquelle: BASE; Originalkatalog
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Link(s) : http://journals.openedition.org/erea/9292

Cet article analyse le discours du Bourget de François Hollande en 2012, qui marque l’ouverture de sa campagne présidentielle après sa victoire aux primaires, tel qu’il est scénarisé par Laurent Binet dans son récit de campagne, Rien ne se passe comme prévu. Il fait l’hypothèse que dans des textes – e.g. des récits, des articles de presse, etc. – dans lesquels on analyse l’éthos des acteurs de l’énoncé, et non celui de leur auteur, si le discours direct est en principe le vecteur principal de l’éthos, sa scénarisation dans le cadre d’un discours englobant (e.g. un récit) affecte considérablement sa co-construction. Il est plus juste dans ces conditions de parler non pas seulement d’une présentation de soi (ou éthos 1) via le discours direct, mais aussi d’une représentation scénarisée de l’éthos des locuteurs représentés, personnages ou personnalités (ou éthos 2). Partant de là, il propose de distinguer un éthos montré en appui sur des énonciations montrées (nommé éthos montré 1), dont est responsable le locuteur/énonciateur de son dire, et un éthos montré 2, dès lors que ses manifestations proviennent de la mise en scène du locuteur/énonciateur cité, par un locuteur/énonciateur citant surplombant. La démultiplication de l’éthos concerne aussi l’éthos dit, avec éthos dit 1 et éthos dit 2. Cette dissociation, qui souligne la nature de co-construction de l’éthos, est encore complexifiée par la prise en compte des destinataires, qui s’incorporent cet éthos, d’autant plus fortement qu’il repose sur des valeurs partagées. Une telle situation conduit à revenir d’une part sur les analyses des phénomènes de prise en charge, puisque, dans les cas d’éthos dit 2 et montré 2, on est fondé à se demander qui les prend en charge, l’énonciateur cité ou citant, voire les deux. Elle interroge d’autre part la responsabilité énonciative des énonciateurs dans l’activation des processus de croyance qui sont au fondement d’un éthos discursif partagé, privilégiant l’imaginaire des valeurs de gauche (éthos prédiscursif) et minorant les ...