Armées et santé en Roussillon au cours de la guerre de Hollande (1672-1678)

En se basant principalement sur la correspondance des militaires, des intendants et des cabinets ministériels, Alain AYATS décrit la misère quotidienne qui accable les soldats français, sur le front catalan, entre octobre 1673 et septembre 1677. Dans les Pyrénées catalanes de 1675, le dénuement du combattant se traduit par une triade obsédante, qui unit sans cesse la malnutrition, la désertion et la maladie contagieuse. Apparemment mieux organisées au début du conflit, les armées espagnoles ne tardent pas à être accablées par un foyer pesteux, qui part de Carthagène et qui ravage leurs arrière... Mehr ...

Verfasser: Ayats, Alain
Dokumenttyp: bookPart
Erscheinungsdatum: 2021
Verlag/Hrsg.: Presses universitaires de Perpignan
Schlagwörter: administration / politique / environnement / maladie / urbanisme / histoire / médecine / santé / représentation / corps / Europe méridionale / History / HIS010000 / HBJD
Sprache: Französisch
Permalink: https://search.fid-benelux.de/Record/base-27492640
Datenquelle: BASE; Originalkatalog
Powered By: BASE
Link(s) : http://books.openedition.org/pupvd/11458

En se basant principalement sur la correspondance des militaires, des intendants et des cabinets ministériels, Alain AYATS décrit la misère quotidienne qui accable les soldats français, sur le front catalan, entre octobre 1673 et septembre 1677. Dans les Pyrénées catalanes de 1675, le dénuement du combattant se traduit par une triade obsédante, qui unit sans cesse la malnutrition, la désertion et la maladie contagieuse. Apparemment mieux organisées au début du conflit, les armées espagnoles ne tardent pas à être accablées par un foyer pesteux, qui part de Carthagène et qui ravage leurs arrières. En 1675, au plan du vécu concret, les scènes pénibles qui assaillent les guerriers malades ne diffèrent guère de celles qu’évoque Joseph TYRBAS DE CHAMBERET pour la Guerre d’indépendance espagnole, entre 1810 et 1813 (Mémoires d’un médecin militaire, Paris, 1853 ; réédition, Paris, Éditions Christian, 2001). En comparant 1810 et 1675, l’historien constate que l’âpreté de vie et les mortalités incontrôlées caractérisent l’existence du combattant dans les armées anciennes, et cela sur le long terme. Alain AYATS montre que malgré les efforts des maréchaux pour conserver le tonus de la troupe, les capitaines se montrent traditionnellement négligents sur l’entretien de leurs hommes. Ils trichent sur leurs effectifs et sur les quantités de rations, afin de dégager à leur profit un différentiel. Dans les circuits de ravitaillement, les munitionnaires ne font qu’amplifier le phénomène : pour 1810, Tyrbas de Chamberet dénonce le même type d’abus. Dans le Roussillon de 1675, le commandement français ne peut guère réagir contre les malversations de ses intermédiaires : ceux-ci sont de fait peu nombreux et ils ne peuvent être changés. La pénurie de ravitaillement est d’ailleurs réelle : dans la montagne, les convois sont attaqués par les mercenaires pyrénéens qui combattent pour l’Espagne. Sur mer, la marine espagnole lance des raids depuis Majorque, afin de perturber les arrivages sur Canet. Dans les régiments, les hommes sont ...