LE NORD DE LA FRANCE EST AU SUD DE LA BELGIQUE Les propos de Pauline Fockedey reposent sur sa recherche doctorale en cours provisoirement intitulée « Projets doctrinaires et politiques : l’enseignement de l’architecture en Belgique (1965-1990) », en tenant compte des particularités et de la complexité de ce pays et des liens étroits que cet enseignement a noué avec le milieu politique. Cette étude institutionnelle s’emploie à comprendre comment le ressort de la « légitimité » a été utilisé, d’une part dans sa dimension politique (qui peut enseigner ?) et, d’autre part, dans sa composante disciplinaire (qu’est-ce qui doit être enseigné ?). L’une des causes de l’illisibilité relative de l’histoire de l’enseignement en Belgique est à chercher dans le projet constitutionnel belge qui fonde de manière centrale le droit de chacun à s’organiser, à dispenser et à recevoir l’enseignement de son choix. La coexistence de différents réseaux et la structuration de nombreux acteurs qui interviennent dans la décision politique en matière d’enseignement sont le reflet d’une histoire marquée par des tendances philosophiques, sociales et culturelles parfois radicalement divergentes. Et le cas de l’enseignement de l’architecture exemplifie assez bien les trajectoires parallèles qu’ont eues plusieurs structures pédagogiques rattachées, explicitement ou non, à différents projets politiques. Trois études de cas sont présentées pour exposer les pistes de recherche : la fin de l’école de La Cambre (1978-1981), la construction de Louvain-la-Neuve (1968-1971), l’institut Saint-Luc à Tournai pendant que Pierre Vago y était enseignant (1957-1977).