En Belgique, la compétence d’organisation des pouvoirs locaux est assumée depuis 2001 par les régions. Les trois régions du pays, mues par la force des discours du nouveau management public et par des facteurs contextuels tels que la complexification des matières et les exigences accrues de performance à l’égard des service publics, ont alors adopté diverses réformes de la gouvernance locale. La recherche doctorale propose une analyse de la mise en œuvre de ces réformes en adoptant une perspective stratégique. Il s’agit de comprendre les logiques d’acteurs et leur influence sur le processus de mise en œuvre des réformes afin de répondre à deux questions :(1) Pourquoi certains dispositifs introduits par les réformes ne sont pas adoptés dans les communes ?(2) Pourquoi certains dispositifs adoptés dans les communes sont recontextualisés, réinterprétés ou détournés par les acteurs ?Pour répondre à ces questions, la recherche mobilise un cadre d’analyse original de la rationalité des acteurs, inspiré des principes de l’analyse stratégique. Celui-ci identifie quatre rationalité-types (managériale, politique, juridique et axiologique) susceptibles d’animer le comportement des acteurs politico-administratifs dans la mise en œuvre de réformes. Il met également en évidence quatre ensemble de limites à la rationalité des acteurs (les savoirs, les ressources, le poids des traditions et les rôles). Ce cadre d’analyse est ensuite appliqué aux réformes de la gouvernance locale, et à chacun des dispositifs qu’elles introduisent. Un premier niveau d’analyse, transversal, s’attache à identifier dans les trois régions des tendances généralisables du comportement des acteurs. Cette analyse aboutit à la mise en lumière de comportements d’acteurs fortement institutionnalisés vis-à-vis de certains nouveaux dispositifs de management. Un second niveau d’analyse se concentre ensuite sur les communes de la Région de Bruxelles-Capitale en vue d’affiner la compréhension du comportement des acteurs et de mieux comprendre les nuances et ...