Les caves d’habitats sont traditionnellement considérées comme des pièces souterraines dont la destination principale est le stockage de denrées. Dans le territoire méridional de la Gaule Belgique, les caves d’habitats du Ier siècle ap. J.-C. prennent encore souvent la forme d’excavations de petites dimensions creusées dans le sol. Certaines caves datées du Haut-Empire présentent toutefois des aménagements architecturaux ou des vestiges mobiliers qui suggèrent qu’elles assuraient peut-être d’autres fonctions. Le but de cette recherche est de constituer un premier corpus entièrement dédié à la problématique de l’architecture particulière et de la fonctionnalité possiblement multiple des caves des habitats urbains et ruraux du sud de la Gaule Belgique. Hormis la fonction de stockage classiquement associée aux sous-sols d’habitats, trois postulats fonctionnels supplémentaires leur ont été attribués : le séjour, le culte et la fonction funéraire. Sur base de ces hypothèses, nous avons mis au point une méthodologie de critères sélectifs pour permettre l’élaboration du corpus, qui constitue le premier chapitre de cette étude, en prenant appui sur les trois types d’indices archéologiques utilisés pour la détermination fonctionnelle des espaces : les équipements, le décor et le mobilier des structures. Le second chapitre est consacré à la présentation thématique de toutes les données archéologiques disponibles sur les caves ainsi répertoriées. Dans le troisième chapitre, nous nous sommes attachés à discuter des implications fonctionnelles de la présence dans ces caves d’une sélection d’équipements, d’éléments décoratifs et de mobiliers. Nous avons ainsi pu établir une série d’hypothèses fonctionnelles en lien avec la destination de certains équipements (niche, soupirail, banquette, fixations d’étagère, foyer) et mobiliers (céramiques cultuelles, vaisselle de table et de service, autel, table, statuaire), qui ont été étendus, quand cela s’est avéré possible, à la structure qui les présente. Le volet interprétatif de ...