International audience ; In Belgian historiography, the study of exile as well as migration is in general is, if not neglected, at least most marginal. At first it seems surprising, given the geography of the country : a migratory crossroads north and south, east and west, and a violent history that has seen a succession of foreign rulers. But, as a matter of fact, the various forms of indigenous nationalism - Belgian, Flemish and Wallon - feel as troubled and uncomfortable with exiles and emigrants as they do with refugees and immigrants. There have, none the less, been a particularly high number of exiles and emigrants from Belgium. They date back to the wave of Protestant refugees in the 16th century and the emigration to France in the 19th. They extend forwards to the refugees of the Great War and the linguistic purges in Flanders by the Flemish nationalists since 1968. ; Le thème de l’exil et des migrations en général est un domaine sinon négligé du moins très marginal de l’historiographie belge. Cela est a priori surprenant au vu de la situation géographique du pays, à la croisée des migrations nord-sud et est-ouest, et de son histoire turbulente sous des dominations étrangères successives. En fait, les nationalismes successifs, belgiciste, flamingant et wallingant se sentent sans doute gênés et mal à l’aise autant avec les exilés et les émigrants qu’avec les réfugiés et les immigrés. Ceux-ci étaient et sont pourtant particulièrement nombreux, depuis le grand refuge protestant du XVI e siècle ou l’émigration vers la France au XIX e siècle, jusqu’aux réfugiés de la Grande Guerre ou l’épuration linguistique de la Flandre par le mouvement nationaliste flamingant depuis 1968.