Les années 2000 se caractérisent à l’échelle locale dans une majeure partie des démocraties occidentales par une quête d’efficience et d’efficacité, ce qui s’est traduit par différentes réorganisations des systèmes locaux de gouvernement. Quelle que soit la nature de ces réformes, elles ont contribué à modifier grandement le paysage politique de cette échelon de pouvoir et notamment le rôle du maire au sein du gouvernement local. L’objet de cette communication est de présenter les premiers résultats d’une recherche quantitative menée afin d’établir une microsociologie des maires au Québec et en Wallonie. Après avoir rappelé les traits caractéristiques des systèmes politiques locaux dans les deux espaces politiques et la pertinence de leur comparaison, nous nous intéresserons à la fonction mayorale. Nous détaillerons les résultats de deux enquêtes portant sur la carrière antérieure qu’ont eue l’ensemble des maires québécois et des bourgmestres wallons. L’analyse de ces résultats mettra en lumière les similitudes et les distinctions existant entre deux contextes institutionnels structurés fort différemment. Dans un premier temps, nous mettrons en évidence des variables sociodémographiques classiques (sexe, âge, statut socio économique). Nous relierons ces éléments avec d’autres variables comme la taille de la commune ou la couleur politique. Ces données offriront également la possibilité de comparer le caractère plus ou moins élitiste des deux systèmes électoraux locaux. Dans un second temps, nous chercherons à comprendre quelle est la place détenue par la fonction mayorale au sein d’une carrière politique et ce qu’elle révèle des dynamiques politiques locales à l’œuvre. Les restructurations du gouvernement local, le contexte de gouvernance, le rééchelonnement politique sont en effet autant d’éléments qui interpellent la façon dont se définit aujourd’hui le parcours politique des élus.