À la poursuite d’une illusion

Lorsqu’on se préoccupe de diffusion culturelle, l’adoption d’halloween par les Européens ne peut manquer d’interpeller. La recherche des modalités de diffusion de cette fête en Belgique francophone, démarche somme toute classique, allait nous conduire de surprise en surprise. En effet, l’étude des manifestations placées sous la bannière d’halloween nous a confronté à une série d’usages variés, mais tous différents des usages américains. Ces événements sont organisés par des animateurs plus ou moins professionnels, le plus souvent à une date fixée en fonction des congés scolaires. Les quêtes, b... Mehr ...

Verfasser: Zeebroek, Renaud
Dokumenttyp: Artikel
Erscheinungsdatum: 2011
Verlag/Hrsg.: Éditions de l’EHESS
Schlagwörter: Belgique / diffusion culturelle / halloween / médias / Wallonie / Belgium / Cultural diffusion / Media / Wallonia
Sprache: Französisch
Permalink: https://search.fid-benelux.de/Record/base-27287940
Datenquelle: BASE; Originalkatalog
Powered By: BASE
Link(s) : http://tc.revues.org/4613

Lorsqu’on se préoccupe de diffusion culturelle, l’adoption d’halloween par les Européens ne peut manquer d’interpeller. La recherche des modalités de diffusion de cette fête en Belgique francophone, démarche somme toute classique, allait nous conduire de surprise en surprise. En effet, l’étude des manifestations placées sous la bannière d’halloween nous a confronté à une série d’usages variés, mais tous différents des usages américains. Ces événements sont organisés par des animateurs plus ou moins professionnels, le plus souvent à une date fixée en fonction des congés scolaires. Les quêtes, bien qu’inspirées du trick or treat américain, sont des occasions sociales, qui réunissent des dizaines d’enfants et de parents, et intègrent des éléments issus de l’univers des parades. Bref, les différences observées entre les deux rives de l’Atlantique étaient telles que nous en sommes venus à nous interroger sur la nature du phénomène étudié. Par ailleurs, la recherche d’effets d’imitation liés à la présence d’immigrés américains ou anglo-saxons a été profondément décevante : là où ils existent, ces effets ne sont significatifs ni en terme de date, ni en terme de lieu. Plutôt qu’aux personnes, les organisateurs des manifestations renvoient aux feuilletons télévisés et aux films pour expliquer leur connaissance de la fête. C’est donc par l’intermédiaire des médias que la connaissance d’halloween est devenue générale parmi le public belge, une situation ignorée par les théories classiques. Or, ce que les médias ont disséminé, c’est une représentation simplifiée de la fête, que le public a prise au premier degré. En conséquence, les individus n’ont acquis qu’une connaissance simplifiée des usages américains. Et celle-ci, déconnectée de toute pratique, est insuffisante pour servir de guide à l’action. Il faut donc la compléter, en puisant dans les habitudes festives locales. En ce sens, les activités se réclamant d’halloween relèvent plus des traditions des régions belges que d’une imitation des pratiques américaines. Dans ...