La détermination des juridictions devant juger les infractions les plus graves est lourde d’enjeux. La chose ne peut étonner : elles sont caractérisées par la gravité des crimes commis et par la participation du jury populaire. En France comme en Belgique, les projecteurs sont régulièrement braqués sur la cour d’assises et sur les crises qu’elle traverse. Un tel objet de recherche intéresse la technique juridique, spécialement en procédure pénale, mais aussi la définition de ce que doit être le juge en démocratie, le rapport aux droits fondamentaux ou à l’européanisation du droit qui peuvent bousculer les traditions nationales. Quel(s) juge(s) pour quel(s) crime(s)? Cette question, classique autant qu’essentielle, est l’objet d’un renouvellement à l’aune des bouleversements que connaissent nos sociétés. Pour mieux l’envisager, le colloque se penche sur plusieurs systèmes juridiques nationaux, sous le regard du droit européen qui les coiffe. Outre la France et la Belgique, sont abordées les situations anglo-galloise, allemande, suisse et espagnole. En ressort un tableau contrasté, à la mesure de la diversité des cultures juridiques et politiques évoquées. Il permet de dégager des convergences, en particulier quant aux incertitudes qui traversent nombre des droits d’Europe occidentale en la matière, reflets des mutations de nos sociétés et des hésitations et contradictions qu’elles suscitent.