La présente évaluation externe est le fait du décret instituant le CJCF, qui prévoit un tel exercice tous les 5 ans. Le cahier des charges proposait déjà un diagnostic assez détaillé et plus que mitigé. Les contacts que nous avons pris avec différents acteurs parties prenantes au CJCF ont corroboré et affiné ce tableau d'une instance en crise, prise entre indépendance formelle et dépendance pratique à des rapports de force qui la dépassent, entre un organigramme pyramidal et un fonctionnement en réseau, entre la vision inscrite dans ses missions et les pesanteurs de l'institué, entre mutation des représentations de « la jeunesse » et mutation de la représentation politique. Bref, un CJCF comme symptôme et comme champ de bataille. A travers cette campagne d'interviews, nous avons été surpris de la prédominance quasi générale d'une lecture particulière des raisons de cette situation : nombre d'acteurs analysent en effet les problèmes d'abord en termes de personnalités et de relations interpersonnelles. C'est la raison pour laquelle nous proposons une grille d'analyse des jeux d'acteurs et des effets de système qui resitue cette lecture causale dans un empilement de niveaux de problématiques : sociétales, politiques, institutionnelles, organisationnelles, de groupe, etc. Cette montée en complexité, loin d'alimenter les tentations de l'impuissance et les pinaillages sur les responsabilités, permet d'identifier des possibles, des leviers et des ressources. Face à cela, et compte tenu d'une analyse comparative (Flandre, Québec, Youthforum, etc.) et de l'évaluation interne menée en 2017 par le CJCF lui-même, il était demandé à l'équipe d'évaluation de dresser une carte des possibles pour redéployer le CJCF. Notre approche pour ce faire a consisté à élaborer différents scénarii sur la base des très riches et très nombreux éléments recueillis. Chacun tente de clicher les contours vers lesquels le CJCF pourrait évoluer à un horizon de quelques années, en prenant en ...