Des étrangers indésirables? Les proscrits du Second Empire en Belgique (1851-1870)

De par sa situation géographique, la libéralité de ses institutions politico-judiciaires, et sa supposée hospitalité, la Belgique est au XIXe siècle considérée comme une terre d’asile privilégiée pour tous les réfugiés politiques en Europe. Parmi tous ces étrangers résidant en Belgique, la communauté des émigrés français est une minorité importante, en représentant approximativement 25 à 32% jusqu’en 1914. Cette présence française en Belgique, si elle reste numériquement stable, est toutefois directement influencée par les soubresauts de la politique intérieure fra... Mehr ...

Verfasser: Chevalier, Christophe
Dokumenttyp: Artikel
Erscheinungsdatum: 2019
Verlag/Hrsg.: Association des Historiens de l'Est
Sprache: Französisch
Permalink: https://search.fid-benelux.de/Record/base-26947380
Datenquelle: BASE; Originalkatalog
Powered By: BASE
Link(s) : http://hdl.handle.net/2078.1/250725

De par sa situation géographique, la libéralité de ses institutions politico-judiciaires, et sa supposée hospitalité, la Belgique est au XIXe siècle considérée comme une terre d’asile privilégiée pour tous les réfugiés politiques en Europe. Parmi tous ces étrangers résidant en Belgique, la communauté des émigrés français est une minorité importante, en représentant approximativement 25 à 32% jusqu’en 1914. Cette présence française en Belgique, si elle reste numériquement stable, est toutefois directement influencée par les soubresauts de la politique intérieure française, et en corollaire à l’état plus ou moins bon des relations franco-belges. À cet égard, le Second Empire est sans conteste une période des plus troublées, tant par la détérioration des relations entre les deux États, que par l’arrivée en Belgique de nombreux proscrits, venus y trouver un refuge où continuer leur lutte. Mais quel regard les populations belges jettent elles sur ces réfugiés français venus trouver asile en Belgique ? Avant d’aller plus loin, il convient de s’arrêter un instant sur le problème de l’identité nationale, directement lié à celui de la perception de l’autre : comment les Belges, indépendants depuis seulement une petite vingtaine d’années, s’identifient-ils et se différencient-ils d’un étranger ? Cette question est d’autant plus cruciale dans le cas présent que Français et Belges du sud du pays se ressemblent sur bien des points, tant culturels que linguistiques. Un ouvrier flamand, qui ne parle que le patois de sa ville et parfois quelques mots de français, peut-il vraiment différencier un commerçant venu de Liège de ceux venant de Lille ? Plus important encore, cette distinction a-t-elle un sens à ses yeux ? Outre ces premières interrogations, les relations qui se tissent entre belges et proscrits du Second Empire, au sein desquels les intellectuels, écrivains, publicistes et éditeurs, occupent une place importante, ne manquent pas ...