C’est en 1945 que deux détenteurs d’un doctorat en philosophie de l’Université de Louvain en Belgique, Charles De Koninck (en 1934) et Mgr Alphonse-Marie (en 1936) fondent une revue de théologie et philosophie au sein de l’Université de Laval. Or, la fondation de ce périodique intervient aussi à un moment complexe des relations entre les « sciences religieuses » (histoire des religions, histoire de la pensée médiévale, sciences bibliques), philosophie et théologie. Ce sont les raisons religieuses mais aussi institutionnelles de la complexité de ces frontières disciplinaires que cette intervention se propose d’explorer : (1) dans un premier temps, nous reviendrons sur la singularité de la fondation de la revue québécoise vis-à -vis d’un périodique européen tel que les Ephemerides Theologicae Lovanienses. (2) dans un deuxième temps, nous évaluerons la place donnée/laissée aux chercheurs d’autres disciplines (littérature, orientalisme, philosophie, etc.) et finalement (3) nous reviendrons sur la structuration en discipline du savoir et leurs spécialisations dans les revues durant la décennie des années 1950 – tout particulièrement concernant le développement de l’exégèse biblique. Cela devant permettre de mieux rendre compte des pratiques savantes développées au sein d’entreprises éditoriales spécifiques que sont la LTP et les ETL.