La restitution comme traduction tout au long du terrain. Echanges avec des jeunes enfants (5-8 ans) au cours d’une ethnographie à Liège (Belgique) ; La restitución como traducción a lo largo del trabajo de campo Intercambios con niños (5-8 años) en el curso de una etnografía en Lieja, Bélgica

Au départ d’une vignette de terrain décrivant une situation où je consulte l’avis d’une fille de 8 ans à l’époque (novembre 2015) sur ma manière de comprendre le partage et plus généralement les échanges entre enfants, ma communication s’articule autour de trois thèmes : la parole des enfants, la compréhension réciproque des activités des uns (enfants « enquêtés ») et de l’autre (adulte « enquêteur » aux casquettes multiples) et finalement les modalités de communication au sujet de ces activités. Par là j’entends discuter le dispositif de restitution tel qu’il se pratique tout au long du dérou... Mehr ...

Verfasser: Campigotto, Marie
Dokumenttyp: conference paper not in proceedings
Erscheinungsdatum: 2017
Schlagwörter: anthropologie / enfance / méthodologie / Social & behavioral sciences / psychology / Anthropology / Sciences sociales & comportementales / psychologie
Sprache: Französisch
Permalink: https://search.fid-benelux.de/Record/base-26943050
Datenquelle: BASE; Originalkatalog
Powered By: BASE
Link(s) : https://orbi.uliege.be/handle/2268/218042

Au départ d’une vignette de terrain décrivant une situation où je consulte l’avis d’une fille de 8 ans à l’époque (novembre 2015) sur ma manière de comprendre le partage et plus généralement les échanges entre enfants, ma communication s’articule autour de trois thèmes : la parole des enfants, la compréhension réciproque des activités des uns (enfants « enquêtés ») et de l’autre (adulte « enquêteur » aux casquettes multiples) et finalement les modalités de communication au sujet de ces activités. Par là j’entends discuter le dispositif de restitution tel qu’il se pratique tout au long du déroulement d’un terrain ethnographique. Une dimension transversale de l’idée de restitution dans le cadre d’une enquête ethnographique est le fait de l’échange. Il s’agit notamment de la circulation d’idées entre l’ethnographe et ceux avec qui il travaille. Quand il en va d’enfants, se posent d’emblée les questions, à la fois éthiques et heuristiques, de leur parole et de leur aptitude à comprendre les paroles et actes du chercheur. La première est communément associée à des valeurs contradictoires. Bien précieux par son authenticité et sa fragilité, il est à protéger et à chérir. Mais d’autre part cette parole est associée à la labilité, à la fabulation, au mensonge ; à cet égard il faut s’en méfier. L’aptitude que les enfants ont à concevoir des idées et actes adultes (dont la complexe et technique démarche de « recherche anthropologique ») fait l’objet de soupçons : surtout petits, les enfants seraient inaptes à comprendre, ou alors il est nécessaire d’utiliser des détours et stratagèmes. Cette représentation rencontrée chez de nombreux adultes responsables dans l’entourage des enfants avec qui j’ai travaillé se retrouve aussi dans différents types de littératures « savantes » concernant les bambins et leur « éducation ». Dans la réalité de mon terrain, un des défis éprouvés surtout lors de mes premières démarches, a consisté à me faire comprendre des enfants, mais aussi et surtout à moi-même les comprendre. Cela a nécessité ...