La peine de mort dans la Belgique d’après-guerre (1944-1950). Un sacrifice symbolique ?

Au temps de la liquidation pénale de la Seconde Guerre mondiale, entre 1944 et 1950, la justice belge prononce environ 2 940 condamnations à la peine de mort. Pour les condamnés à mort, le droit de grâce était le dernier et seul espoir d’échapper à leur punition par le peloton d’exécution. Tandis que, depuis 1863, la quasi-totalité des condamnations à la peine de mort avait été presque automatiquement commuée, au sortir de la guerre, 242 personnes furent exécutées. Ce nombre est étonnamment proche du chiffre de 240 otages exécutés par les autorités allemandes pendant l’occupation. La ressembla... Mehr ...

Verfasser: Aerts, Koen
Dokumenttyp: Artikel
Erscheinungsdatum: 2011
Verlag/Hrsg.: Éditions de l’EHESS
Schlagwörter: histoire politique
Sprache: Französisch
Permalink: https://search.fid-benelux.de/Record/base-26941411
Datenquelle: BASE; Originalkatalog
Powered By: BASE
Link(s) : http://histoiremesure.revues.org/3103

Au temps de la liquidation pénale de la Seconde Guerre mondiale, entre 1944 et 1950, la justice belge prononce environ 2 940 condamnations à la peine de mort. Pour les condamnés à mort, le droit de grâce était le dernier et seul espoir d’échapper à leur punition par le peloton d’exécution. Tandis que, depuis 1863, la quasi-totalité des condamnations à la peine de mort avait été presque automatiquement commuée, au sortir de la guerre, 242 personnes furent exécutées. Ce nombre est étonnamment proche du chiffre de 240 otages exécutés par les autorités allemandes pendant l’occupation. La ressemblance des chiffres donne l’impression d’un sacrifice symbolique et bien calculé. Néanmoins, en montrant comment la majorité des condamnés à mort a esquivé la sanction finale, cet article conclut que cet effectif de 242 est l’effet non intentionnel d’une politique de grâce soumise à des évolutions structurelles. ; During the judicial prosecutions that occurred in the wake of the Second World War, approximately 2940 death sentences were pronounced in Belgium between 1944 and 1950. For those condemned to death, the right to leniency was the last and only hope to escape their punishment by firing squad. Even though since 1863, with some exceptions, all capital punishment sentences had been quasi-automatically commuted, this time 242 executions were carried out. This figure is remarkable, especially compared with the figure of the 240 hostages executed by the German authorities during the occupation. The total number and the resemblance of the figures give the impression of a well-calculated and symbolic offering. However, by showing how the majority of those condemned to death eluded the ultimate punishment, this article demonstrates that the figure of 242 is the unintended effect of a structurally evolving policy of clemency