La Wallonie, à l’instar de nombreux pays occidentaux, est confrontée à un double processus : l'artificialisation des terres et l'étalement urbain. Les conséquences de ces processus sont de plus en plus préjudiciables, la Wallonie ne faisant pas figure d’exception (Grandjean et al, 2022). De plus, les engagements adoptés à l’échelle Européenne (Green Deal européen, stratégie pour la protection des sols) et les crises successives récentes (crise de la COVID-19, inondations de juillet 2021, crise énergétique, endettement public, …) incitent les États et les régions à apporter des réponses aux problématiques amenées par ces processus, notamment, en matière de localisation optimale des services et des équipements publics, de déploiement des modes actifs et de la mobilité douce, de préservation et de restauration de la biodiversité, de protection des sols, de maintien de la cohésion sociale et d’un cadre de vie de qualité. L’article se concentre sur les modalités stratégiques et opérationnelles pressenties par la Wallonie pour répondre à ces deux processus complexes. Tout d’abord, il expose les spécificités wallonnes en matière de planification territoriale en établissant une rétrospective de la prise en compte de l’étalement urbain et de l’artificialisation au sein des outils de l’aménagement du territoire wallon. Ensuite, il décrit la philosophie, le rôle et la portée du Schéma de développement du territoire. L’article exposera, in fine, la stratégie déclinée en principes et mesures de gestion tels que les trajectoires de limitation de l’artificialisation nette, les trajectoires de lutte contre l’étalement urbain résidentiel, le principe de subsidiarité et la responsabilisation locale à l’aide des schémas de développement (pluri)communaux.