La biomasse forestière, source d’énergie renouvelable et facilement accessible, éveille un intérêt grandissant dans un contexte marqué par la volatilité des prix de l’énergie et par la volonté de la Wallonie de réduire ses émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le dérèglement climatique. Pour répondre à cette demande croissante de produits forestiers ligneux, les pratiques de gestion des exportations lors des coupes sont amenées à s’adapter. Cependant, une récolte de biomasse non raisonnée peut s’avérer préjudiciable à l’écosystème forestier et notamment à son sol. Les sols forestiers de Wallonie étant relativement acides et pauvres en éléments minéraux, l’exportation d’éléments habituellement laissés sur place en forêt pourrait avoir des conséquences négatives, à plus ou moins long terme, sur sa fertilité chimique et de ce fait impacter in fine les filières de transformation du bois. Afin d’éviter cette situation, il est nécessaire d’identifier les zones les plus sensibles sur le plan nutritionnel et d’adapter les prélèvements en fonction des peuplements et des contraintes des stations. Dans ce cadre, nous avons quantifié les exportations minérales pour différentes combinaisons de peuplements, tant feuillus (hêtre et chênes indigènes) que résineux (épicéa, douglas et pin sylvestre), d’itinéraires sylvicoles et de scénarios de récolte1. D’autre part, nous avons caractérisé les sols forestiers de Wallonie afin de bien cerner leurs particularités et définir les susceptibilités nutritionnelles associées à chacun d’eux. Avec toutes ces clefs en main, nous avons élaboré un outil de recommandations de gestion proposant des taux de prélèvement de biomasse admissibles, adaptés au type de peuplement, à la sylviculture et au sol afin de garantir une gestion durable de la forêt.