Notre travail propose une approche du roman Le Tunnel de Ernesto Sábato par le biais de quelques concepts proposés par la théorie de la réception, dans la lignée Umberto Eco et Maria Corti. Selon nous, le roman présente l’histoire d’une communication déroulée sur deux plans : l’un non-verbal, où la triade communicative est formée de Castel peintre – sa peinture la Maternidad – les possibles consommateurs de son art et l’autre, verbal, où la communication comprend Castel scripteur – les pages de sa confession – les possibles lecteurs de son texte. Nous montrons que, dans les deux démarches communicatives, Castel cherche ce que Umberto Eco appelle un « lecteur idéal », premièrement dans María, la femme pour laquelle il développe une passion obsessive et ensuite dans au moins une personne qui puisse le comprendre. L’échec de la communication, dans les deux cas, est entraîné par le fait que le producteur Castel ne cherche pas un « lecteur idéal » qui actualise les virtualités du message, mais un lecteur qui puisse actualises ses intentions d’auteur empirique. L’échec de la communication est finalement le motif pour lequel le producteur ne peut pas sortir du tunnel de sa solitude.