peer reviewed ; « Dessinez la Belgique », telle était l’unique consigne donnée à 234 étudiants universitaires belges francophones le 4 décembre 2008. Appliquant consciencieusement cette consigne inhabituelle et très large sur la feuille A4 vierge qui était fournie, certains ont dessiné le contour de la Belgique, d’autres ont complété cette représentation graphique avec quelques détails – dont la mer du nord, la frontière linguistique, Bruxelles ou Liège –, d’autres encore ont préféré une représentation plus symbolique en dessinant un lion flamand, un coq wallon, un terrain de foot, une boîte, par exemple. Après avoir dessiné la Belgique, il était demandé aux étudiants de répondre, au verso, à dix-neuf questions permettant de connaître leurs perceptions et préférences fédérales de même que leur éventuel intérêt pour la politique et leurs caractéristiques sociodémographiques. Ainsi, la combinaison des représentations graphiques, d’une part, et les réponses au questionnaire, d’autre part, devait permettre de mieux comprendre les représentations, les perceptions et les préférences fédérales de jeunes citoyens belges – compréhension nécessaire pour saisir le contexte politique belge et son évolution. Partant de cette recherche mobilisant à la fois des cartes mentales et les résultats d’un questionnaire, ce chapitre vise à illustrer l’usage qui peut être fait de la carte mentale en science politique, mais aussi et surtout à mettre en lumière ses apports et ses limites éventuelles. Nous commencerons par décrire brièvement l’objet de la recherche, avant d’exposer les réponses aux questions du questionnaire et de donner un aperçu des « dessins de la Belgique » recueillis. Ensuite, les forces et les limites de la méthode seront abordées par la présentation de croisements entre les dessins recueillis et les données du questionnaire. Enfin, nous essayerons de montrer ce que cette technique peut apporter à la compréhension du système fédéral belge, avant de conclure avec une réflexion sur les applications possibles de la ...