Portée par des mouvements sociaux et nourrie par les publications scientifiques, la double question des inégalités entre les femmes et les hommes et de la conciliation vie privée et vie professionnelle constitue une véritable préoccupation des politiques publiques (tant à l’échelle supranationale - OCDE ; Union européenne - que nationale). Vers la fin des années 1990, un diagnostic général commence à être largement partagé autour de plusieurs transformations contemporaines. Celles-ci comprennent la croissante féminisation du salariat et les persistantes inégalités entre les femmes et les hommes en matière d'emploi, ainsi que la précarisation des emplois et la flexibilisation du temps de travail. D'autres transformations majeures incluent l'intensification du travail, la mobilité des personnes, la diversification des modèles familiaux et des systèmes de parenté, le vieillissement de la population et le rétrécissement des réseaux d'entraide intra-familiaux ou communautaires. En outre, ces changements sont accompagnés par une tendance à l'individualisation et à la quête de l'épanouissement personnel, ainsi qu'une mise en avant de la valeur du bien-être des enfants. Enfin, les technologies de l'information et de la communication ont contribué à redéfinir les frontières spatio-temporelles, engendrant une reconfiguration significative de notre société. Tous ces processus de transformation sont autant de dimensions qui font de la conciliation vie privée vie professionnelle non seulement un problème vécu par les personnes (et les mères tout particulièrement) mais aussi un défi que nos sociétés contemporaines doivent pouvoir relever, ce qui se traduit notamment dans des politiques de congés, de régulation du temps de travail et de services aux parents et à la petite enfance, sans compter une préoccupation pour la question des aînés en perte d’autonomie. De plus en plus de travailleurs et de travailleuses aménagent leur temps de travail au cours de leur vie active en ...