Du point de vue piscicole, la Sambre, sur son parcours belge de 87,5 km entièrement canalisé, héberge 24 espèces dont 14 font partie de la famille des Cyprinidae. Leur répartition est localisée uniquement à la Sambre Supérieure de Erquelines à Marchienne-au-Pont, soit 34 km de parcours. La pollution physico-chimique de l'eau est telle en aval de Charleroi, que les poissons sont absents de la rivière. Même en Sambre Supérieure, les conditions de vie piscicole sont assez précaires et seules quelques espèces de Cyprinidae y sont relativement abondantes. L'espèce la plus importante est certainement le gardon, Rutilus rutilus, capturé aux filets de senne et par pêche électrique, qui atteint des densités de l'ordre d'une dizaine de milliers d'individus à l'hectare. L'ablette commune, Alburnus alburnus, dont la capture n'est efficace qu'avec les filets de senne, atteint des densités de l'ordre de quelques milliers d'individus par hectare. Le goujon, Gobio gobio, le chevaine Leuciscus cephalus ne sont recensés valablement que par pêche électrique ; ils atteignent respectivement des densités de l'ordre de quelques milliers et d'une centaine d'individus par hectare. Sur la base des estimations par pêche au filet et par pêche électrique, on obtient une biomasse piscicole totale de 231,9 kg/ha qui est fort proche du chiffre obtenu (200 kg/ha) en combinant la méthode empirique de productivité de HUET et en fixant un rapport P/B (0,15) approximatif, mais très vraisemblable. En conclusion, les pollutions organiques et minérales dans la Sambre ont un impact considérable sur ses populations piscicoles, en limitant sa production piscicole à un niveau très bas en Haute-Sambre, et en la réduisant à néant en aval de Charleroi.