International audience ; La bureaucratie représentative comme champ de recherche en Administration publique et en Science politique se focalise sur les politiques et les mécanismes institutionnels qui visent à garantir une ressemblance et une proximité des agents publics avec l’ensemble des groupes de la société. Pourtant, la représentativité est en soi un concept polymorphe, construit tout autant socialement que politiquement et qui peut faire l’objet d’interprétations et de traitements autant complémentaires que différenciés selon les États. L’article propose ainsi de saisir le concept de bureaucratie représentative dans une dynamique internationale en relevant qu’il ne peut exister de définition ou de construction unanime de la représentation bureaucratique et que celle-ci doit s'appréhender en fonction des publics cibles façonnés par les gouvernements au travers des lois et des instruments de politiques publiques. L’article développe une méthode comparative afin de saisir la construction de la représentation bureaucratique en France, au Canada et en Belgique. En rappelant certains traits de la communauté politique dans les trois États et en analysant les cadres et instruments de politiques publiques en vigueur, il relève la cohérence de la désignation des publics cibles de la diversité par les législateurs nationaux en pointant une différence d’appréciation au sujet de la diversité ethnoculturelle dans les trois États. La contribution majeure de l’article est de mettre en évidence que la reconnaissance de la diversité dans les dispositifs d'accès aux emplois publics, autrement qu'un impératif de gestion constitue d'abord et avant tout une trajectoire politique qui varie d'un espace national à un autre.