peer reviewed ; Résumé – L’agriculture biologique est actuellement à un tournant de son développement : sollicitée de plus en plus fréquemment pour entrer dans une filière de type long, elle apparaît comme « sous-équipée »,se confrontant ainsi d’autant plus durement à une filière conventionnelle qui, elle, est « suréquipée ». Les auteurs analysent ce déplacement difficile en se référant au débat anglo-saxon sur la « conventionnalisation ». Ensuite, plutôt que de l’analyser en termes de « conversion de système de production », ils proposent la notion de « référentiel » qui envisage et compare l’équipement des deux filières en termes de normes, de connaissances et d’images. Cette grille de lecture permet à la fois de comprendre le caractère non questionné et non questionnable de la filière conventionnelle et de mettre en évidence la fragilité de la filière bio à se maintenir comme alternative durable.