Les politiques éducatives de la Troisième République et les enfants d’immigrants belges dans le département du Nord

Le mouvement migratoire des Belges, principalement flamands, en France s’étend sur un siècle environ, de 1815 au lendemain de la guerre de 1914, et culmine au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle. Les facteurs combinés des crises agricole, industrielle et dans le secteur du lin en Flandre d’une part, et le sommet de l’industrialisation dans le nord de la France d’autre part, provoquent un exode vers les villes industrielles de Lille, Tourcoing et Roubaix. En se tournant vers les efforts politiques réalisés pour transformer chaque habitant, tant autochtone qu’immigrant, en bon citoyen fra... Mehr ...

Verfasser: Kusters, Walter
Dokumenttyp: Artikel
Erscheinungsdatum: 2012
Verlag/Hrsg.: Société Internationale pour l’Histoire du Français Langue Étrangère ou Seconde‎
Schlagwörter: acculturation / assimilation / Belgian migration / francisation / Jules Ferry / nineteenth century / second language education / Third Republic / dix-neuvième siècle / le français comme deuxième langue / migration belge / Troisième République
Sprache: Französisch
Permalink: https://search.fid-benelux.de/Record/base-26513233
Datenquelle: BASE; Originalkatalog
Powered By: BASE
Link(s) : http://dhfles.revues.org/2076

Le mouvement migratoire des Belges, principalement flamands, en France s’étend sur un siècle environ, de 1815 au lendemain de la guerre de 1914, et culmine au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle. Les facteurs combinés des crises agricole, industrielle et dans le secteur du lin en Flandre d’une part, et le sommet de l’industrialisation dans le nord de la France d’autre part, provoquent un exode vers les villes industrielles de Lille, Tourcoing et Roubaix. En se tournant vers les efforts politiques réalisés pour transformer chaque habitant, tant autochtone qu’immigrant, en bon citoyen français, on observe que les enfants d’immigrants belges ont été confrontés, d’une certaine manière, à une « négligence éducative » durant la période de politique éducative assimilationniste de la Troisième République, et d’un refus de toute prise en compte du flamand. L’assimilation se cristallise surtout au début de la Troisième République, particulièrement à partir des années 1880, avec les lois de Jules Ferry, soumettant tous les enfants français et tous les enfants d’immigrants (belges) à la fois à l’obligation scolaire et aux valeurs républicaines. L’effet d’assimilation a été renforcé par l’association combinée de la scolarité et du service militaire obligatoires ; dans ce sens, la loi sur la naturalisation de 1889 a fortement accéléré le processus d’assimilation et d’intégration. La francisation des immigrants flamands correspondait à un désir fort de leur part de maîtriser à fond la langue française – souvent en passant par le picard – au prix de la connaissance et de l’emploi de leur langue d’origine dans bien des cas. À partir de la deuxième génération, cela s’avère encore plus vrai. ; The migration of Belgian people, especially the Flemish, to France stretches out over the 19th century until shortly after the First World War, and reaches its summit during the second half of the 19th century. The combined factors of the crisis in the domestic and linen industry and the agricultural crisis in Flanders, led to a ...